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Les BRICS pas à la hauteur de leurs ambitions

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Le  5ème sommet des BRICS s’est déroulé mercredi 27 mars en Afrique du Sud. L’avenir de la gouvernance mondiale mais aussi relations commerciales et politiques entre les différents acteurs étaient au programme.

Les anciens BRIC devenus BRICS avec l’Afrique du Sud venue se greffer au Brésil, à la Russie, l’Inde et la Chine, se sont retrouvés à Durban mercredi 27 mars.

Ce sommet avait des objectifs concrets, parmi lesquels la création d’un fond commun afin de financer des projets de développement et donc un renforcement du pouvoir des BRICS sur le plan international. Un mécanisme de réserves pour asseoir la stabilité financière des BRICS a également été discuté.

Les BRICS qui englobent 45% de la population mondiale et le quart de sa richesse sont écoutés attentivement mais ils n’ont toujours pas acquis la puissance politique qui permettrait d’engendrer des changements notoires.

L’ambition des BRICS est de s’affirmer dans les relations géostratégiques mondiales. Ils ont encore une fois fait savoir à l’unisson que le partage du pouvoir était trop inégalitaire au vu du rééquilibrage des puissances mondiales depuis quelques années. Un message a été lancé aux Etats-Unis et à l’Europe, mais c’est un message qui aura probablement de faibles répercussions, pour l’instant.

Avec ce projet de Banque de développement se pose notamment la question du financement : on sait que certains Etats auront du mal à l’assumer.

Bien qu’ils se rejoignent sur certains sujets comme l’opposition à l’intervention en Syrie, par exemple, ce sont les divergences qui prévalent entre les membres du groupe. La seule véritable puissance est la Chine ; à l’opposé la Russie cale de plus en plus économiquement. Par ailleurs, les pays sont rivaux dans un certain nombre de domaines à l’instar du Brésil et de la Chine qui tentent de s’imposer tous les deux en Afrique mais avec des méthodes différentes.

De même, l’envie de se différencier de la puissance occidentale et d’apporter une nouvelle alternative géostratégique s’avère paradoxale : pour que la Banque qu’envisagent de créer les BRICS  puisse emprunter sur des marchés à des taux identiques à ceux de la Banque mondiale, elle devra être validée par des agences notations qui sont forcément affiliées à des réseaux déjà en place et parfois liés à des instances internationales.

Ce projet semble donc porter dans ses gènes les stigmates d’une « fausse » avancée qui ne ferait que masquer l’hétérogénéité criante des BRICS. Une « fausse » avancée ou une « fausse » alternative puisque les BRICS semblent vouloir accompagner leur montée en puissance d’une idéologie de développement étatiste.

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